Le jeu pour apprendre : quand le jeu devient sérieux !

enfant apprend par le jeu

Lorsque l’on entend le mot “jeu”, on pense divertissement, amusement. Le jeu est pourtant une modalité d’apprentissage extraordinaire, présente dans tout le règne animal !

On a tous en tête l’image de louveteaux, jouant à se courir après, à se mordiller, à rouler-bouler joyeusement... pour développer des compétences aussi importantes que la survie !
Loups, humains, mollusques, crustacés, insectes : partout on utilise le jeu. Et si le jeu a été sélectionné au cours de l’évolution, on peut supposer que celui-ci apporte un avantage adaptatif.

Le jeu accroît l’intelligence, stimule l’imagination, encourage la résolution de problèmes, aide au développement de la confiance, de l’estime de soi et d’une attitude positive face à l’apprentissage. Rien que ça ! C’est ce que mettent en lumière les travaux menés dans le cadre du groupe de travail « pédagogie par le jeu » de l’ANRT en 2020.

Un levier motivationnel

Quand on apprend par la dimension ludique, nous allons avoir l’impression de fournir moins d’efforts, parce qu’il y a cette dimension ludique, de plaisir. En revanche, les ressources que l’on va investir vont être les mêmes. Les neurosciences ont remis au centre de l’apprentissage les émotions. En effet, l’apprentissage n’a pas seulement une dimension cognitive. Un certain niveau d’émotions négatives perturbent voire empêchent l’apprentissage. En miroir, les neurosciences ont montré à quel point les émotions positives et le plaisir allaient favoriser l’apprentissage.

Chaque fois qu’il y a une émotion, notre cerveau va mettre un post-it sur notre mémoire. Certains se souviennent beaucoup plus d'événements qui ont été porteurs d’une dimension émotionnelle, et cela a un impact positif.

La difficulté du jeu doit être au niveau du joueur, c’est-à-dire qu’il ne doit être ni trop facile ni trop difficile. La difficulté va augmenter de manière incrémentale, pour que chaque niveau passé soit une source de réussite, de succès. Ainsi, on rentre dans un cercle vertueux par des leviers motivationnels, parce qu’on se souvient mieux d’une action qui nous a procuré du plaisir, et on va lui accorder plus de valeurs.

enfant qui joue

« Le jeu peut être considéré comme un véritable gadget, en même temps qu’un outil efficace pour former les joueurs. Ils suscitent chez eux l’envie de s’engager et de s’impliquer totalement dans la situation. En d’autres termes, c’est le jeu qui forme l’apprenant. Celui-ci devient acteur de son apprentissage. De plus, certaines technologies permettent de respecter les différents rythmes individuels. »
Frédéric Kuntzman, My-Serious-Game, réunion du groupe de travail, 22 novembre 2018

Ainsi, il est important d'observer ce que les jeux produisent sur le corps des individus, que ces jeux soient musicaux, de rôle ou encore de réflexion. En effet, à force de répéter les actions du jeu, cela agit sur leur sensibilité, ce qui leur apporte une satisfaction cognitive et affective. « Assortis de problèmes à résoudre, défis à surmonter, mystères à éclaircir et récompenses, ils [les jeux] stimulent la dopamine, l’hormone du plaisir. Les neurosciences ont d’ailleurs montré que, plus le cerveau reçoit de la dopamine, plus il fournit d’efforts pour en obtenir davantage. C’est la raison pour laquelle la plupart des formations à distance sont aujourd’hui gamifiées », en témoigne My-Serious-Game.

Les atouts du jeu pour l’enfant

La perception du jeu est différente du travail. En effet, c'est ressenti comme une chose agréable et plaisante aux yeux de l'enfant, ce qui augmente son efficience.

Par ailleurs, le travail est vu comme étant quelque chose que l'on impose, or le jeu est plutôt vu par l'enfant comme étant choisi.

Le jeu devient alors synonyme de détente et de bien-être, alors que le travail n’est que difficulté et contrainte. Le jeu est donc un moyen idéal pour acquérir des compétences parfois difficiles si elles sont acquises autrement. En effet, le jeu a de nombreux avantages :

  • Motivation de l'enfant, stimulation de sa mémoire et facilitation de sa concentration ;

  • Baisse de la passivité de l'enfant et augmentation de sa collaboration et de sa réflexion en classe ;

  • Diminution de la peur de l'erreur, du stress chez l'enfant ;

  • Amélioration du langage et de la communication ;

  • Amélioration du travail de l'enfant et de sa démarche de raisonnement ;

  • Stimulation de plusieurs aspects à la fois, tels que le verbal, le mental, la logique, le calcul…

  • Implication plus forte par le jeu car l'objectif est clairement défini.

Source :
RAPPORT DE SYNTHÈSE : La Pédagogie du jeu : "Comment remettre les apprentissages en jeu ?" - ANRT



Précédent
Précédent

Portrait d’OVAOM par Chut !